CHAPITRE 1 : POUR NULLE PART

Avertissements : anxiété, dépression, hospitalisation, médicaments, mort, phobie sociale, psychiatrie, suicide, transphobie, violences médicales.

Jusqu’à ses vingt-quatre ans, Stanley Ellington chercha à mourir. En cette nuit de juillet 2007, peu après une journée d’anniversaire sous anxiolytiques, il faillit bien y arriver. Coup de chance ou de malchance, son instinct de survie ressurgit pour un quart d’heure. Stanley envoya un signal de détresse à sa psychologue. Il écrivit le message, le laissa truffé de fautes, l’esprit trop embrumé pour se relire, et il l’expédia à vingt-deux heures trente-sept, une heure bien assez tardive pour susciter l’inquiétude – pas la panique, non, il n’y avait que les malades pour paniquer.

Ses doigts tapèrent et envoyèrent le courriel à sa psy sans qu’il puisse les arrêter. Les pompiers frappèrent à sa porte à grands coups alors que Stanley déversait la totalité de son dîner dans la cuvette des toilettes. La terreur à la gorge, il leur ouvrit, un fil de dégueulis sur le menton, tenant son pantalon de pyjama qui glissait sur ses hanches trop étroites et le creux qui lui faisait office de ventre. Tout tremblant d’angoisse et de honte, au bord des larmes, il entendit à peine cette voix intérieure qui lui criait de verrouiller la porte, parce que ces hommes allaient l’enfermer. La crainte qui l’avait harcelé pendant dix ans allait devenir réalité. On allait l’enfermer. On allait le traîner dans l’ambulance et l’assommer de psychotropes. On allait l’enfermer. On en ferait un phénomène de la foire aux traumatisæs. On allait l’enfermer. Il ne serait plus personne. Il toucherait le fond et le sable l’ensevelirait, et chaque grain se déshabillerait de sa pellicule grise et découvrirait une bille de plomb.

Son regard frissonna sous leurs yeux trop fixes. Leurs émotions s’étaient écrasées contre les siennes, s’étaient mélangées sous sa peau et son crâne. Stanley éprouvait leur fatigue, leur empressement et, sans doute, leur agacement, à moins qu’il ne l’ait imaginé, car son don d’empathe, mal maîtrisé, ajoutait à la confusion qui régnait là où siégeaient ses émotions. Ces émanations indistinctes s’enroulaient en une boule de douleur qui écrasait son diaphragme. Il se mit à pleurer pour de bon, incapable d’articuler une phrase, avant de passer les quatre années suivantes à attendre. Il attendit le traitement, puis la sortie de l’hôpital, puis le nouveau traitement, puis la sortie suivante, s’abstenant de toute projection. Son intention était de se laisser mourir doucement, seule manière d’écourter cette attente interminable et d’en espérer même la fin. Or on le surveillait. On veillait à ce qu’il prenne son traitement. On veillait à ce qu’il voie régulièrement son psychiatre. On voulait qu’il reste en vie, comme tout le monde. Les gens restaient en vie, et les adultes responsables ne laisseraient pas Stanley Ellington déroger à la règle.

Il refusait que l’histoire continue. Il aurait même aimé qu’elle ne commence jamais. Une solution provisoire, qu’il ferait durer autant que faire se pouvait, s’était présentée dans toute sa simplicité : l’immobilité. Sa lassitude l’asseyait face à la fenêtre verrouillée de sa chambre d’hôpital, sans l’appuyer contre le rebord, bien sûr, et Stanley contemplait ce bout de dehors qu’il connaissait dans tous les détails : ces voitures qu’il était capable d’attribuer à chacun·e des membres du personnel soignant, les pièces de verdure qui formaient des rectangles imparfaits dans le goudron, et les collines qui se montraient, au loin, derrière les particules grises de pollution urbaine. Ces collines, il avait longtemps désiré les avaler, les absorber, aussi absurde que ça puisse paraître, aussi irrationnel que c’était en réalité. Ça lui arrivait souvent face à un paysage sublime qui lui donnait envie d’en emporter un bout avec lui, dans son cœur, simplement pour se rendre heureux, et le rester jusqu’à ce qu’il rejoigne l’atmosphère statique de son appartement, son cocon protecteur et anxiogène. Stanley ne sortirait ni ne bougerait plus. Il ne suivrait pas la locomotive emballée de la vie. Il la laisserait le semer et ferait en sorte de ne jamais la rattraper. Peut-être laisser la vie s’échapper hors de son existence, ou l’en pousser l’air de rien, serait-il plus facile que le suicide.

Parce que c’est dur, de se tuer. Vos cellules ont la survie dans la peau. Malgré les coups, malgré la souffrance, malgré la mauvaise volonté du cerveau et de ses neurones, les seuls mauvais éléments de leur grande famille, les autres cellules se renouvellent, encore et encore, et le cœur bat, et les poumons se gonflent et se dégonflent sous les côtes. Votre corps veut vivre, parce que c’est tout ce qu’il a. Il faut vivre, et peu importent le sens et l’intérêt que l’esprit cherche à la vie. Il vous faut vivre, puisque vous vivez. Si vous envisagez de déconner, l’instinct de survie est là pour vous rattraper, voire pour prendre les commandes à votre place. Pour écrire un courrier et l’envoyer à votre psychologue, par exemple.

Être immobile, c’était aussi demeurer dans cette cellule grise, à l’abri du monde, à défaut de l’être de ses propres pensées. Stanley se serait abstenu de dire qu’il préférait rester à l’hôpital, parce que c’était faux. Il souffrait seulement moins qu’à l’extérieur, avec les autres, parmi lesquel·les il était perdu, et dont les émotions piétinaient les siennes jusqu’à lui donner la nausée. Sa chambre le faisait souffrir s’il ne prenait pas garde à rester loin des murs, à laisser ses pieds à l’abri dans ses chaussons et à dormir en pyjama plutôt que nu, parce qu’il fallait protéger son mental des souvenirs enfermés dans la matière et surtout dans ce qui était inaltérable – les murs donc, le sol, parfois les miroirs ; la chance de Stanley étant probablement entrée dans les annales voire dans la légende, il était bien entendu tombé sur une chambre dont le miroir de la salle d’eau était infecté ; il l’avait brisé, s’offrant un séjour en isolement qui aurait bien pu le rendre fou s’il ne l’était pas déjà.

Au cours de ces quatre longues années, ses perceptions s’étaient émoussées sous les assauts continuels des mêmes esprits errants, de leurs douleurs perpétuelles, de leurs paroles, qu’il avait tant entendues qu’il ne les entendait plus. Cette cellule grise, Stanley la connaissait par cœur, il s’y était habitué, tout y serait toujours prévisible. C’était là, et nulle part ailleurs, que Stanley Ellington pouvait se protéger. Il avait établi son propre protocole de sécurité, en dépit du dédain évident du personnel soignant pour ses vœux de tranquillité ou d’intimité. Le règlement de l’hôpital et le contrôle que celui-ci autorisait sur la patientèle lui faisaient horreur. On le réduisait au mieux au statut d’enfant inapte, au pire à celui de cobaye réfractaire. Les choses se seraient-elles passées différemment s’il avait pu parler de son don, si l’on avait été en mesure de l’écouter et de le croire ? Oh, le monde entier serait différent…

Stanley eut le sentiment que la violence des émotions du personnel grandissait, au fil des mois puis des ans. Chacun de ses retours dans le service le marquait au fer rouge de par la brutalité du choc de leur exaspération contre sa sensibilité à vif. Il les agaçait. Il ne voulait pas guérir. Il occupait un lit qui aurait pu servir à quelqu’un·e d’autre. Il passait son temps à essayer de se suicider et à se rater. Oh, quand ingurgiterait-il, enfin, un cocktail suffisamment toxique pour le tuer ? Qui, parmi les soignant·es, ferait la petite erreur de dosage, ou omettrait de s’assurer que cet éternel patient avait bien avalé ses gélules ? Au bout de deux ans d’allées et venues entre son appartement et le service psychiatrique, et de recherches infructueuses parmi les multiples psychotropes disponibles sur le marché et le large éventail des dosages possibles, sans doute son médecin s’était-il résigné à l’absence d’une autre solution que la mort pour Stanley Ellington. Quant à la psychothérapie, il avait certainement cessé d’y croire. Pensez-vous ! Ellington n’avait même pas voulu entendre raison quand on lui avait expliqué que son changement de sexe avait pu provoquer la dégradation de sa santé mentale ! N’est-il pas écrit Angela sur votre carte d’identité ? Pourquoi avez-vous demandé une mammectomie ? Pourquoi avoir pris de la testostérone ? Vous ne vous débarrasserez pas de vos traumatismes en devenant quelqu’un d’autre, vous savez ! Avant que le psychiatre ne prenne sa retraite et ne laisse la place aux jeunes, toutes leurs séances s’étaient achevées sur le visage d’un Stanley épuisé et au bord de la crise de nerfs, les mains ostensiblement collées aux oreilles, autour de ses yeux blancs de lassitude et de colère sourde. Puis Roxanne était arrivée.

Oui, Stanley avait quitté son immobilité sécurisante lorsque Roxanne l’avait poussé à bouger. Elle s’y était reprise à deux ou trois fois, probablement davantage, embourbé qu’il était dans cette torpeur qui brûlait ses yeux et asséchait sa gorge. Il avait espéré que Roxanne le tuerait, qu’elle lui prescrirait la dose létale de somnifères, qu’elle grillerait au moins son cerveau sous les psychotropes, qu’elle l’isolerait enfin de la réalité pour toujours. Si seulement il avait pu le lui demander ! Mais les gens responsables veulent vous maintenir en vie. Iels décident que c’est le mieux, pour vous comme pour elleux. Stanley avait simplement attendu, encore, que vienne le moment où les circonstances auraient pitié de lui.

Il avait songé à fuir, bien sûr. Il aurait pris le train, volé une voiture ou laissé une bonne âme le prendre en stop, et il serait parti pour nulle part. Or, nulle part se dressaient d’autres hôpitaux, d’autres casernes de pompièr·es, d’autres villes pour l’engloutir s’il échouait, une nouvelle fois, à mettre un terme à la longue succession de ses jours. Il entrerait dans un nouveau cycle infernal. La moindre action qu’il entreprendrait rattacherait sa voiture au train, en queue d’attelage. Il entendrait de nouveau le rire moqueur du sifflet résonner contre ses tympans fragiles, aigu à les en faire saigner. Son pauvre wagon s’effondrerait sur la voie, se couvrirait d’éraflures et éclaterait dans un grand fracas de verre brisé. La chenille de métal le traînerait derrière elle, toujours, en riant de lui et de sa faiblesse ridicule. Il tenterait de se détacher du cortège, trop tard. Il n’en serait libéré qu’une fois détruit, anéanti, que lorsqu’il ne resterait de lui qu’un amas de pièces détachées et un cadavre méconnaissable, un tas informe de chair hérissé d’os. Et les autres passagèr·es, ensemble dans leurs wagons, pour certains neufs, pour d’autres simplement fonctionnels, en sortiraient leurs têtes par les fenêtres pour se moquer de lui, pour l’injurier, et pour se dire que, tout de même, iels avaient bien de la chance et du mérite de n’être jamais tombæs si bas. Avec le temps, Stanley avait appris à se foutre de l’avis de qui voyageait dans les compartiments neufs. De quel mérite parlaient-iels ? C’étaient elleux qui avaient construit et mis la machine en service.

Alors Stanley s’était empêché de se projeter dans le futur quand, pourtant, l’envie l’en prenait. La projection était un piège de plus. C’est avec un ahurissement sombrement comique qu’il avait accueilli la nouvelle de sa sortie définitive. Son esprit, que la dépression avait empli de pétrole, avait éprouvé de vives difficultés à s’imaginer un futur hors de la cellule grise. Roxanne le lui avait dit : « Vous irez mieux, et vous sortirez. » Ce n’était pas la première fois qu’on le lui disait. C’était ce que l’on répétait aux malades afin qu’iels idéalisent leur futur, car la simple pensée que leur état puisse s’améliorer était de l’ordre de l’idéalisation pour beaucoup, mais Roxanne était jeune, elle avait encore des rêves, n’est-ce pas ce que l’on disait ? Celleux qui avaient vécu moins longtemps conservaient encore quelques illusions salutaires – mais ce pouvait être des conneries. Peut-être Roxanne était-elle simplement déterminée et confiante parce que la vie l’avait construite ainsi. Stanley avait voulu la croire, parce qu’au fond, les cendres couvaient toujours l’étincelle, minuscule mais éclatante, de son envie de vivre. Roxanne lui avait bien dit que son souhait de mourir résultait de sa maladie, que c’était la dépression qui parlait et lui lavait encore et encore le cerveau pour le conduire à l’autodestruction. Quelle étrange maladie c’était, quand on y songeait ! Elle avait quelque chose d’absurde et d’impossible, de stupide, presque. Stanley se sentait souvent stupide. Quant à savoir si la maladie l’avait rendu stupide ou se contentait de le lui faire croire, ou de le lui apprendre, cela manquait d’importance à ses yeux. L’important, c’était qu’il allait mal, et que, grâce à Roxanne, il irait mieux.

Il l’avait laissée le soigner et l’avait écoutée parler, assis sur le lit, ses jambes trop longues et trop fines croisées devant lui ; il avait répondu à ses questions quand il le fallait et accepté d’essayer le traitement qu’elle lui proposait, ces gouttes crayeuses d’antidépresseur à avaler d’une traite mais qui, parfois, s’attardaient sur la langue et y laissaient une acidité agressive. Il s’était soumis à ses propositions de sortie, dans le parc qui entourait l’hôpital, puis en ville, malgré la terreur que lui causait la présence d’autres êtres humains. C’était comme de marcher en terrain miné, ou s’aventurer dans une forêt obscure et noyée d’un brouillard où se cachaient les monstres, avides de sa faiblesse. Stanley s’était arrangé pour éviter les grandes rues, avait marché les yeux baissés ou rivés sur un point fixe à l’horizon, peu importait, du moment qu’aucun regard ne venait trouver le sien. Sur les semaines qu’il passait chez lui, entre ses retours à ce qu’il appelait encore l’asile quand Roxanne n’était pas là pour s’en offusquer, il restait enfermé quatre ou cinq jours sur sept, les deux ou trois jours restants le laissant si épuisé qu’il lui restait à peine la force de pleurer de fatigue. Ça lui avait fait drôle, de constater qu’il se sentait presque mieux à l’hôpital psychiatrique que dans son propre appartement. On l’avait privé de son autonomie pendant deux ans, avant de la lui refourguer comme un meuble dont il aurait lui-même oublié l’usage. Aux conséquences de l’internement s’ajoutait cette putain de fatigue qui s’appesantissait sur son corps. Se lever lui demandait tant d’énergie qu’il ne lui en restait plus pour s’occuper de lui-même ou de son intérieur nappé de poussière. Il en avait conçu la croyance qu’il était tout simplement incapable de s’en sortir seul, et, très vite, la confiance qu’il vouait à Roxanne Carault s’était transformée en dépendance, alors que sa haine de lui, et son mépris pour la personne qu’il était, enflaient sous son crâne et s’écrasaient contre ses parois. Tout son être lui donnait envie de vomir. Il aurait voulu se vomir lui-même, se sortir de ce vaisseau charnel et laisser la place à une autre âme. Parfois, il regrettait que Roxanne soit venue le sauver. Le reste du temps, il n’y pensait pas. Stanley était juste là, que cela lui plaise ou non, qu’il en éprouve ou non cette lourde honte, qu’il ait ou non l’outrecuidance de se montrer au grand jour, drapé dans sa fragilité couturée de cicatrices que tous les yeux fouillaient. Il les sentait comme il aurait senti des doigts le triturer. Ça piquait, ça démangeait, ça lui donnait chaud et la chaleur s’amalgamait en une boule de feu qui enflammait son cerveau, et la crise de panique éclatait, encore.

Un soir, Roxanne les avait caressées, ses cicatrices, sans s’arrêter dessus une seule fois. Elles auraient pu avoir toujours été là, naturelles, taches de naissance un peu trop régulières. Les lèvres de Roxanne avaient caressé les siennes, aussi. Iels s’étaient agrippæs l’un l’autre et avaient dansé au clair de lune – c’est ce que Stanley préférait se dire, pour occulter la violence désespérée de leurs rapports, dont il se souvenait à peine après qu’ils s’étaient produits. Il ne se rappelait pas son manque d’envie. Roxanne non plus n’avait pas spécialement envie, au fond. Il lui demandait si elle était sûre de vouloir le faire et elle disait oui. Elle le poussait sur le matelas, ou contre le mur, ou contre le bureau, et il la laissait faire. Les émotions de Roxanne lui roulaient les nerfs en boule. C’étaient les seules démonstrations d’affection auxquelles il aurait jamais droit… Roxanne se réappropriait son corps en piétinant le sien. Elle l’étranglait, l’empoignait, s’acharnait sur lui avec une brutalité froide. Ce qui passait pour de l’excitation et du plaisir était cette rage et cette tristesse qu’iels avaient tant de mal à évacuer. Elle criait, il pleurait, ou l’inverse, jusqu’à ce que l’épuisement les réduise au silence. Elle sortait prendre l’air et lui se recroquevillait sous les draps, et toustes deux pleuraient, vides et souhaitant mourir, parce que la solitude devenait de moins en moins supportable, après chacune de ces parodies d’acte sexuel. Iels étaient si paradoxalaux, toustes les deux, et si seul·es. Et le lendemain, se rétablissait la traditionnelle relation de médecienne à patient, sauf que tout était faux. C’était un jeu de rôles et plus rien d’autre. Ce qu’était désormais leur relation avait privé Roxanne Carault de tout pouvoir de soigner Stanley Ellington. Elle avait échoué et, plutôt que de l’admettre et de confier son patient à un·e autre psychiatre, elle lui avait fait quitter l’hôpital, et c’était encore une chose dont Stanley se doutait – malgré lui. Les émotions de Roxanne étaient ce qu’elles étaient, mais lui, il pouvait toujours se tromper, pas vrai ?


2 commentaires

Charlotte · août 4, 2021 à 11:53 am

Wahou! Un beau changement depuis la V1 que j’avais lu sur Wattpad (ou du moins, le souvenir que j’en ai). J’avais déjà aimé à cette époque, j’aime encore plus aujourd’hui. La relation entre Stanley et Roxane est vraiment mise en avant, dans toute sa complexité et son dysfonctionnement. J’ai vraiment hâte de découvrir la suite !

    MaloneSilence · août 9, 2021 à 8:39 am

    Merci beaucoup ! (Par les mille enfers, j’avais pas vu ton commentaire !)

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